"Comment j'ai lamentablement foiré mon permis moto..." le témoignage de Fabien

Vous aimeriez passer le permis moto ? Même si j’ai raté mon permis moto, mon témoignage peut vous aider dans votre projet ! Le but n’est pas de vous décourager (bien au contraire), mais de vous partager mon expérience pour vous en faire profiter.

Passer son permis moto rapidement : mes conseils et astuces

Avec cette rubrique “témoignages et retours d’expériences” sur LeBlogDuScooter, j’essaye de donner la parole à des utilisateurs qui ont du vécu à partager en 2 roues. Cette fois c’est moi qui m’y colle, pour vous raconter comment j’ai échoué au permis moto.

L’histoire se passe en 2016. Mais comme j’ai bien l’intention de repasser mon permis moto, on peut dire qu’elle est toujours d’actualité.

Pourquoi j’ai voulu passer mon permis moto

Après quasiment 20 ans à scooter, j’ai fait le tour des scooters accessibles sans permis moto. Après des débuts sur un scooter 50cm3, je suis passé au scooter 125 quand je me suis installé à Paris. Puis au scooter 3 roues il y a quelques années, pour avoir plus de puissance. Sauf qu’un scooter 3 roues c’est très onéreux à l’achat, comme à l’entretien. Et les modèles de scooters 3 roues ne sont pas si nombreux.

Avec le permis moto A2 j’augmente considérablement mon choix parmi tous les modèles de scooters du marché. Je peux aussi acheter un scooter 300 ou 400 cm3 d’occasion (et donc moins cher) : les maxi scooters s’usent moins vite que les « petits » moteurs de scooters 125 cm3. Et le rapport qualité / performance / prix d’un maxi scooter est nettement plus intéressant qu’un scooter 3 roues.

Je n’ai jamais rêvé d’avoir une moto. J’ai un scooter depuis que je suis ado. Ce type de véhicule me convient, surtout pour me déplacer à Paris. Par contre des amis motards ont réussi à m’intriguer en me parlant de leur passion et de leurs sensations à moto. A 37 ans, j’ai commencé à avoir envie d’essayer la moto. Histoire de ne pas passer à côté d’un véhicule qui pourrait peut-être me plaire finalement.

Voilà en gros les raisons qui m’ont poussé à passer le permis moto à 37 ans. De la curiosité et l’envie de faire des économies.

Le (mauvais) choix de ma moto-école

J’habite Paris et les moto-écoles ce n’est pas ce qui manque. Je suis passé dans plusieurs pour me renseigner sur les tarifs et les formules proposées. J’ai aussi essayé d’en savoir plus sur les difficultés du permis moto. Le taux de réussite au permis moto est d’environ 70%. Pas de quoi me décourager. Me déplaçant à scooter depuis 20 ans, je me sentais serein pour piloter n’importe quel 2 roues. Il me fallait juste une moto-école sympa et bon marché pour réaliser mon projet.

J’ai consulté des motos-écoles réputées comme Zebra et Monneret. Le prix était un peu élevé et surtout leur plateau assez éloigné de Paris. J’ai aussi dû trancher entre prendre une moto-école proche de mon domicile (à Paris) ou prendre une moto école proche de mon bureau (en banlieue).

Finalement je me suis inscrit au permis moto dans une moto école en face de mon travail. Ça me permettait de faire des séances de code le midi ou le soir. La gérante de l’auto-école m’avait aussi convaincu en m’expliquant qu’ils étaient sur le point d’avoir un plateau à 10 min en moto de l’auto-école. Et que je pourrais prendre des cours de conduite de 2 heures à la pause déjeuner ou le soir après le travail. Enfin le prix du forfait permis moto avec code était vraiment intéressant dans cette auto-école, environ 800 euros. J’ai signé ! 

Le code, cet enfer…

Titulaire du permis voiture (permis B) j’avais passé mon code lors de ma conduite accompagnée. Mais ça date, c’était en 1996. Je l’avais eu du premier coup, et je n’en gardais pas un mauvais souvenir (de mémoire, j’avais un stage de code en accéléré). Quand je me suis inscrit au permis moto, dans mon entourage plusieurs proches m’ont mis en garde sur le code. M’expliquant que si le code n’était pas l’épreuve la plus difficile du permis moto, c’était de loin la plus pénible… Le taux de réussite au code de la route n’est pas d’ailleurs pas mirobolant. 

Je suis pourtant allé serein (et même enthousiaste) à mes premières séances de code. Estimant que si j’avais oublié certaines règles ou la signification de quelques panneaux, j’allais rapidement avoir le niveau requis pour me présenter au code. Je circule tous les jours en scooter, je connais quand même un minimum le code de la route. Surprise : je faisais 15 fautes (ou plus) lors de mes premières séances d’entraînement. J’allais donc devoir sérieusement bosser mon code…

Au final il m’aura fallu près de 8 mois pour avoir mon code. Ce qui m’a mis dedans c’est la politique de mon auto-école (du groupe CER). L’auto école m’obligeait à faire au moins 20 séances dans ses locaux. Mais aussi à avoir une moyenne de 6 fautes sur mes 20 dernières séances. Comme j’ai fait beaucoup de fautes lors des premières séances, j’ai totalement plombé ma moyenne. C’est donc plutôt 30 séances de code qu’il fallait prévoir. En outre, et c’est ça le pire, mon auto-école m’imposait de faire cette moyenne de 6 fautes sur 20 séances de code effectuées dans les 30 derniers jours. Ce qui signifie que je devais faire 1 séance de code par jour.

Il suffisait que certains jours je ne puisse pas faire de séance, pour devoir en faire 2 le jour suivant. Mais avec un travail assez prenant, parfois des déplacements, quelques engagements et activités personnelles à côté, c’était impossible… J’ai défendu mon cas et la moto école a fini par me laisser passer le code sans que j’ai formellement fait 20 séances à moins de 6 fautes les 30 derniers jours. Mais que de temps perdu. J’aurais pu passer mon code dès avril, sans souci. Là je l’ai passé en septembre… 

Ce qui a aussi freiné mon obtention du code, c’est la réforme du code qui est tombé pile quand j’aurais pu le passer. Après une période de flottement, en juin 2016 l’examen du code a enfin été modifié. Sauf que les semaines suivantes le taux de réussite s’est littéralement effondré. Il est passé de 70% à 17% ! Autant vous dire que moi comme les autres élèves on ne s’est pas précipités pour se présenter à l’examen. Ce dernier a été remanié et j’ai pu me passer le code courant septembre 2016. Je l’ai eu du premier coup. Ouf. Mais quel enfer… Si vous voulez aller plus vite que moi, voici 7 conseils pour réussir votre code rapidement.

Le plateau, la déception

Après m’être enlisé dans ce satané code, j’étais content de passer à autre chose. Et de m’asseoir ENFIN sur une moto. Mais avant ça, première déconvenue : ma moto-école m’a annoncé que le plateau qu’ils espéraient tant avoir, finalement ils ne l’avaient toujours pas. Deuxième mauvaise surprise : le seul moniteur moto de l’auto-école était en arrêt maladie longue durée. Donc on me transférait dans une autre moto-école du groupe CER, mais dans une ville voisine de la banlieue parisienne. Ça ne m’arrangeait pas, mais pas le choix.

Je suis resté motivé. Et contrairement au code, j’ai essayé d’aller très vite en enchaînant les cours. Comme je travaillais la semaine et que les cours de plateau dans ma nouvelle moto-école étaient de 3 heures, je n’avais d’autre choix que de prendre des cours de plateau le samedi matin. Le créneau 10h > 13h étant en général pris d’assaut et réservé longtemps à l’avance, j’ai pris mes cours quasi exclusivement sur le créneau 7h > 10h. Ce qui signifie que mon réveil sonnait à 5h45 le samedi matin. Je ne l’avais pas envisagé comme ça, mais encore une fois, pas le choix…

Je ne vais pas vous décrire mes cours de plateau, mais globalement j’ai été déçu. S’entraîner au plateau, c’est répéter les exercices qui vous seront demandés lors de l’examen. Un parcours lent, du slalom, la fameuse épreuve de l’évitement. J’ai progressé assez rapidement. Mais je me suis aussi vite ennuyé. Je trouve que 3 heures de cours de moto c’est très long. Peut-être aussi que les conditions météo (c’était en octobre / novembre, premiers froids et quelques séances sous la pluie) et l’horaire matinal n’ont pas aidé.

L’ambiance elle aussi était glaciale. On était 3 élèves de ma moto-école par cours, mais beaucoup plus à s’entraîner sur le plateau. Il pouvait y avoir jusqu’à 20 ou 25 élèves d’autres moto-écoles à venir tourner sur le plateau. Du coup vous faites la queue avant de démarrer un parcours. Pas de bavardage ou de franche rigolade entre élèves pour autant. Chacun est sous son casque, concentré ou fatigué. Ça ne parle pas. Mon moniteur n’était pas beaucoup plus causant. Niveau pédagogie c’était limité. “Non tu t’y prends mal. Regarde machin, lui c’est parfait ce qu’il fait. Lui il va l’avoir son plateau, pas toi !”. Ok.

Au total j’ai dû faire 21 heures ou 24 heures de plateau. Même si dans les faits cela ne correspond qu’à 14 heures ou 16 heures de plateau. Car nous avions 1h de trajet aller/retour pour aller au plateau, ce qui réduisait la séance de plateau à 2h. Des heures de conduite qui n’étaient pas perdues, puisque ma moto école les intégrait comme heures de conduite pour la circulation. Mais c’était l’arnaque : j’ai très rapidement consommé les 20 heures de mon forfait, alors que je n’avais toujours pas mon plateau.   

Mon échec à l’examen du plateau

J’ai passé le plateau fin novembre, en gros 1 mois et demi après mon 1er cours de moto. L’examen se déroulant en semaine, j’ai posé ma journée pour prendre en plus un dernier cours de 11h à 14h avant de passer le plateau vers 15h. Prendre un dernier cours avant le plateau, c’est ce que m’avait conseillé ma moto-école pour ne pas arriver à “froid” à l’épreuve. Mais après 3 heures de cours, c’est plutôt “cramé“ que je me suis présenté à l’examen du plateau. 3 heures de moto quand on débute, c’est beaucoup. Surtout que ce jour là il pleuvait par 10 degrés.

Nous étions 5 candidats, dont 2 de ma moto-école. L’instructrice m’a désigné en 1er. Le déplacement de la moto et les questions techniques, pas de souci. Puis ce fut le parcours lent, l’épreuve que je craignais le plus. Je la passais à l’entraînement, mais je n’étais jamais serein. 1er passage : je cale et pose les 2 pieds par terre. 2ème passage, je prends un virage trop large, j’ai dû mal à rétablir, je pose à nouveau les 2 pieds à terre. C’est terminé pour moi. Je suis éliminé. Gros coup au moral. Tout ça pour ça !

J’étais d’autant plus abattu quand le moniteur m’a expliqué que si je n’avais posé qu’un pied par terre (et non les 2) j’aurais eu un B et j’aurais pu continuer l’épreuve. J’ignorais cette règle ! Je pensais qu’un seul pied par terre était éliminatoire. Or j’aurais parfaitement pu ne poser qu’un pied sur le parcours lent. Je n’étais pas sur le point de tomber. J’aurais dû connaître cette règle. Mon moniteur était certain de me l’avoir communiquée. Je suis certain du contraire. Bref… au final c’est de ma faute, j’aurais dû mieux me renseigner. Mais une fois de plus, j’ai trouvé ma moto-école franchement légère et peu impliquée dans ma formation…

Pourquoi je n’ai pas essayé de repasser le code

Repasser le plateau c’était déjà reprendre 2 séances de cours de 3 heures, soit un peu plus de 300 euros (50 euros l’heure de cours de moto). Déjà ça me m’enchantait pas. De plus je n’avais aucune confiance dans ma moto-école. J’avais l’impression qu’on me louait une moto plus qu’on ne me formait.

Et puis je me disais, si jamais je rate encore une fois le plateau, je vais devoir reprendre encore 2 séances de cours, soit 600 euros de cours supplémentaires… Dans ces conditions, je voulais être absolument sûr de moi. Je ne pouvais pas me permettre un nouvel échec au plateau.

Comme on approchait des mois d’hiver, que j’avais peu de dispos avec mon travail, que j’en avais un peu ras la casquette de cette histoire de permis moto, j’ai préféré arrêter ma formation pour mieux la reprendre au printemps suivant. Frais, motivé et avec quelques économies en poche pour parer au pire.

Le permis moto, c’est fini ?

Finalement je n’ai pas repris les cours au printemps. J’avais envie de finir ma formation, mais pas avec cette moto-école (faites vraiment attention lorsque vous choisissez votre moto-école). Je me suis renseigné auprès d’autres moto-écoles. Le transfert de mon dossier est tout à fait possible, et bonne nouvelle : il est gratuit. Mais dans les autres moto-écoles, il faut que je reparte sur un forfait de 20h de cours. Ce qui veut dire 700 ou 800 euros à sortir…

J’ai l’intention de repasser mon permis. En tout cas avant que la validité de mon code n’arrive à échéance (septembre 2021). Par contre je pense que je changerais de catégorie de permis moto pour passer le permis automatique. Si je dois conduire un scooter par la suite, autant passer le permis qui correspond. Et puis ça me changera, j’aurais l’impression de commencer une nouvelle aventure.

Pour compléter mon témoignage, voici mes réponses à 5 questions que l’on m’a souvent posées quand je raconte mon expérience du permis moto.

#1. Est-ce que le permis moto c’est difficile ?

Paradoxalement, je ne trouve pas. Ça demande surtout de la méthode, de trouver une bonne moto-école et d’avoir une bonne dose de motivation. Ma principale crainte c’était de passer les vitesses à moto. Habitué au scooter, je pensais que ce serait difficile, pas naturel. Finalement vous prenez le coup de main très rapidement. Et c’est même super agréable la sensation de pousser un rapport. Ce que j’ai trouvé plus difficile par contre, c’est de trouver son équilibre à moto, notamment dans les virages, avec le centre de gravité de la moto qui est très différent de celui sur un scooter. Je pense que mes 5 années en 3 roues (en plus un Quadro dans la tenue de route est assez ferme) m’ont un peu desservi. Mais ça se corrige. Et en ce qui concerne les épreuves, en tout cas celle du plateau où j’ai été ajourné, franchement rien d’impossible. A l’entraînement ça se passait bien pour moi. Après il y a toujours le facteur stress de l’examen qui se joue finalement en quelques minutes.

#2. Est-ce que la moto ça t’a plu ?

Je n’ai pas eu le coup de foudre pour la moto. Mais plutôt un coup de coeur après 2 ou 3 séances. En fait la moto c’est un peu comme un film dont tout le monde vous dit “c’est super, va le voir l”. A force d’en entendre du bien, vous vous attendez à quelque chose d’exceptionnel et vous risquez d’être déçu. Je pense que c’est ce qui m’est arrivé avec la moto. J’ai trouvé ça sympa, mais pas bouleversant. Et puis au début, il faut trouver ses marques, vous n’êtes pas très à l’aise. Après quelques heures je me sentais beaucoup mieux à moto, je commençais vraiment à aimer ça.

#3. Est-ce que tu pourrais passer du scooter à la moto ?

Si j’ai appris à aimer la moto au fil de ma formation, je pense qu’il me faudrait beaucoup, beaucoup de pratique pour me sentir aussi en sécurité à moto qu’à scooter. Peut-être qu’après 3 mois ou 6 mois à faire de la moto tous les jours, ce serait le cas. Comme je roule à Paris, dans des conditions de circulation pas toujours évidentes, j’ai vraiment besoin d’être sûr de moi en 2 roues. A moto, même le permis en poche, ce ne serait pas le cas. Même avec 30 ou 40 heures de cours, je n’aurais jamais la même maîtrise qu’après 20 ans de scooter. Donc obtenir le permis moto n’aurait rien changé : je serais resté à scooter, je n’aurais pas acheté de moto. En tout cas pas dans l’immédiat, pas pour circuler à Paris.

#4. Est-ce qu’il y avait aussi des filles qui passaient leur permis moto ?

Très peu, mais quelques unes ! Sur 20 élèves présents en moyenne sur le plateau, il y avait peut-être 1 ou 2 filles. Par contre, quand j’ai passé l’examen du plateau, j’étais avec une fille. Nous étions 5 candidats et c’est la seule qui a passé avec succès les épreuves pratiques. Malheureusement pour elle, elle n’avait pas suffisamment révisé ses fiches techniques. Elle a raté l’interrogation orale avec l’instructrice et n’a pas eu son plateau… C’est très rare de se faire ajourner à l’interrogation orale. Mais ça arrive, donc bossez bien vos fiches techniques.

#5. Des regrets d’avoir dépensé 800 euros pour ne même pas avoir ton permis moto ?

Évidemment. C’est une grosse somme. Et puis toutes ces heures à préparer le code, les soirées du vendredi sacrifiées pour être aux cours de plateau le samedi aux aurores, la journée de congés que j’ai dû poser pour passer le plateau, l’égo qui en prend un coup quand vous échouez… bref ça fait beaucoup pour un résultat nul. Mais au moins j’ai découvert la moto. Et quand je reprendrais les cours, j’espère que cette première expérience au permis moto m’aidera à l’avoir beaucoup plus vite. En fait mon seul regret, c’est le choix de ma moto-école : ce n’était vraiment pas le bon partenaire. D’ailleurs elle a fermé quelques mois plus tard…  

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